Un dispositif synaptique est, en informatique, le dispositif permettant d’interagir avec une application, tels la souris ou le clavier. De nombreuses recherches sont en cours sur de nouveaux moyens d’interaction avec des dispositifs numériques. Les dispositifs synaptiques visuels sont actuellement les plus aboutis et les moins intrusifs ; il suffit de bouger devant une caméra pour voir nos gestes retranscrits dans le système informatique.

Les dispositifs synaptiques visuels utilisent différentes caméras (infrarouge et « standard ») afin de capturer le mouvement d’un sujet, autant dans le temps quand dans l’espace. L’utilisation de plusieurs lentilles permet, de la même façon que la vision humaine, une capture spatiale par stéréographie. Le calcul informatique des données reçues permet ensuite de faire une relation entre le mouvement capturé et une action sur un programme.

Pouvoir convertir nos mouvements en données numériques nous permet de les utiliser comme paramètres dans différentes applications, notamment des logiciels de modélisation 3D. Ces paramètres (positions dans un espace à 3 dimensions) peuvent alors être générateurs d’objets tridimensionnels ou lancer d’autres scripts d’actions.

Avancer qu’un mouvement physique entraine une action informatique (spatial ou non) laisse apercevoir un potentiel important pour une meilleure immersion dans une représentation numérique. Le potentiel créatif dans la conception de représentations numériques est également important. Générer un espace par la relation de son mouvement avec une représentation n’est pas dénoué de sens.

Conceptuellement, capturer le mouvement d’un utilisateur pour en faire le moteur projectuel d’un projet permettrait de faire une architecture unique, propre à l’utilisateur. Même si un tel concept semble utopique dans un monde industrialisé, cette relation spatiale entre l’utilisateur et ses mouvements, est pour nous une base de réflexion fondamentale sur l’espace. De nouveaux moyens synaptiques demandent une réflexion sur de nouveaux moyens projectuels.

Il est fait abstraction ici de l’environnement direct d’où les mouvements ont été capturés. Il est alors possible de les transposer dans un autre environnement (numérique) qui peut alors être construit en relation (de manière paramétrique ?). De la même manière que la chronophotographie, une abstraction temporelle peut aussi être faite de manière à matérialiser le mouvement capturé en un espace tridimensionnel numérique.